Je crois profondément à l’existence des flammes jumelles, mais me heurte au concept actuel. En effet, bien souvent, celui-ci me semble contre-thérapeutique. Je vais vous expliquer pourquoi.
Pourquoi j’y crois ?
Je crois à l’existence des flammes jumelles, tout simplement parce que j’ai vécu ce “quelque chose inexplicable”. J’ai ressenti l’énergie de l’autre de manière attractive. J’étais attirée énergétiquement, alors que le physique était loin de mon idéal. Je savais lorsqu’il songeait à moi et ce qu’il pensait, nous étions connectés sur un plan énergétique. Et pourtant, nous étions tellement différents… Deux opposés qui s’attirent comme des aimants.
Je pense avoir eu la chance de rencontrer ma flamme jumelle au moment où mon travail thérapeutique était déjà avancé. Aussi, j’ai pu assez facilement lui fermer la porte, parce que j’ai eu conscience qu’avec lui ça ne collerait jamais. Il ne correspondait pas à mes attentes. Il représentait tout ce que je détestait, et pourtant j’avais cette curiosité d’aller voir et de comprendre. Saisir quelque chose d’incompréhensible. Et finalement comprendre que je ne voulais plus de ce genre de relations. Avec lui, c’était toxique. Ce n’est pas ce à quoi j’aspirais. Je ne souhaitais pas le faire changer, et surtout pas attendre pour qu’il change. Parce que je sais que l’attente peut durer longtemps et j’étais déjà bien fatiguée. J’ai donc décidé de me ménager et de fermer la porte à cette relation.
Je pense que certaines flammes jumelles sont amenées à se retrouver et à s’aimer profondément, d’autres à se détruire, se séparer, ou encore à former une belle amitié. Oui, je crois à la diversité et au fait qu’il n’existe pas une vérité mais tout autant de vérités qu’il y a d’êtres sur Terre.
Pourquoi je ne crois pas au concept actuel ?
Tout d’abord, j’entends souvent dire que la rencontre avec sa Flamme jumelle permettrait de se libérer de ses dernières blessures pour incarner l’Amour inconditionnel.
Or, comment juger qu’il s’agit des dernières blessures ? Comment en être sûr ?
Et qu’en est-il si les blessures et le mal-être perdurent malgré le cheminement Flammes jumelles ? N’est-ce pas culpabilisant ?
Personnellement, j’avais encore énormément de blessures à guérir après mon “parcours”, et j’en ai encore !
Quant à l’Amour inconditionnel, c’est-à-dire “sans conditions”, est-ce une réalité ? Combien de personnes peuvent réellement affirmer être dans un Amour inconditionnel avec un grand A ? Autrement dit, dans un Amour inconditionnel pour Autrui, et pas seulement pour leur Flamme jumelle ?
Selon moi, l’Amour sans conditions suppose d’accepter l’Autre pleinement. C’est ne jamais juger l’Autre, ne pas le rejeter du fait de ses pensées, de son comportement, etc. Ce qui reviendrait ainsi à ne pas juger un voleur, un meurtrier, un braconnier, par exemple.
D’ailleurs, le dictionnaire Larousse apporte une définition intéressante du terme “inconditionnel”. En effet, cet adjectif concerne “Qui se soumet sans discussion aux décisions de quelqu’un d’autre, d’un parti, d’un mouvement ; qui est partisan, admirateur sans réserve de quelque chose ou de quelqu’un“. Aussi, j’ai beaucoup de mal avec cette expression “amour inconditionnel”.
De plus, je pense que le concept actuel tend à légitimer certaines relations toxiques, malsaines et perverses, ainsi qu’une vérité universelle.
Ceci est notamment démontré par le fait qu’il existerait dans chaque relation Flammes Jumelles un “chaser” ou “chasseur” d’énergie yang (masculine) et un “runner” ou “coureur” d’énergie yin (féminine). Autrement dit, de manière systématique, l’un traque et chasse l’autre qui fuit.
J’entends souvent dire également que les Flammes jumelles doivent passer par une période de séparation extrêmement difficile et complexe pour pouvoir se retrouver. Certaines personnes, dans une situation de faiblesse du fait de l’impact de cette séparation et de la force de la relation, se trouvent alors à nourrir l’espoir de retrouvailles ; souvent en vain…
Certains vont donc effectuer un travail thérapeutique profond uniquement pour retrouver leur “Autre”, et ne pourront s’ouvrir à autre chose, fixant alors le résultat au lieu de regarder le chemin.
D’autres vont nourrir un espoir qui n’arrivera jamais. Et qui dit espoir dit déception. Ils pourront culpabiliser à l’idée qu’ils sont fautifs, car ils n’ont pas effectué le travail thérapeutique escompté, car ils n’ont pas fait assez, même s’ils sont en thérapie depuis 10 ans, 20 ans, 30 ans…
D’autres encore vont se servir du lien de connexion énergétique avec leur Flamme jumelle pour travailler sur cette dernière, et ainsi tenter de la sauver. Mais qui dit sauveur dit également victime, et surtout bourreau. Bien souvent, la Flamme jumelle n’a pas donné son accord pour une telle libération…
Je ne blâme personne car il est pour moi légitime de chercher des solutions lorsque l’on va mal. Mais s’enfermer dans ce concept en pensant qu’il s’agit de la clé ultime me paraît contre-productif, et fait souvent plus de mal que de bien.
À titre d’exemple, “Le grand jeu des flammes jumelles” de Christine Francès expose, dans son livret page 11 : “C’est une période difficile car elle fait le plus gros du travail avec pour seule conviction une foi sans faille en sa relation de flamme jumelle. Elle doit croire en ce lien tout en étant détachée de cet amour hors du commun. Le lâcher-prise est de mise dans cette situation afin d’éviter d’être dans l’attente. Plus elle sera détachée de son jumeau, plus celui-ci se rapprochera. C’est la loi d’attraction des deux pôles opposés mais complémentaires.” Aussi, l’autrice affirme qu’il ne faut pas être dans l’attente pour que le jumeau revienne… Ne serait-ce pas paradoxal ? Ne plus être dans l’attente pour obtenir le retour de l’Autre, c’est finalement espérer que l’Autre revienne et tout faire pour. C’est ainsi attendre ! Et c’est se faire de sacrés nœuds au cerveau !
À la page 12, nous pouvons également lire “L’amour entre deux flammes jumelles requiert l’ouverture à l’amour inconditionnel. C’est-à-dire aimer l’autre sans condition, avec ses qualités, ses défauts, ses parts d’ombre et de lumière“. Cette affirmation ne revient-elles pas à légitimer les relations toxiques, perverses, maltraitantes ? Qu’en est-il si le jumeau vous frappe et vous bat ? Faut-il tout de même l’aimer de manière inconditionnelle ?
Nous poursuivons la lecture par “Une fois le travail de purification énergétique terminé, l’Univers décidera de la réunion des deux âmes sur Terre. Elles doivent accepter la situation et n’ont pas d’autre choix : c’est leur mission qui doit servir l’humanité…” Premièrement, l’autrice nous parle d’une purification énergétique qui arrive à sa fin, ce qui signifie qu’il n’y a ensuite plus rien à nettoyer… Deuxièmement, les flammes jumelles “n’ont pas d’autre choix” que d’accepter la situation qui leur est imposée par l’Univers. Elles n’ont donc plus aucun libre-arbitre, ce qui me semble être une seconde aberration. La dernière, et pas des moindres, “servir l’humanité…”, principalement en nourrissant une nouvelle énergie pour aider la planète. Cette expression me laisse perplexe dans la mesure où elle fait peser une idée de soumission, “il faut servir l’humanité”. Or, le travail thérapeutique n’est-il pas fait en premier lieu pour se servir soi-même ?
En soi, l’invention du parcours Flammes jumelles n’est pas une mauvaise idée. J’ai même envie de dire qu’elle est bonne si elle fait du bien ! Mais si le parcours flammes jumelles légitime le recours à des relations toxiques, à une soumission quelconque et à des nœuds au cerveau (hyperanalyse de la relation et enfermement dans des cases, par exemple), je suis contre !
Pourquoi cet article ?
Comme vous le savez maintenant, je ne crois pas en une Vérité absolue. Je pense que dans chaque concept, il existe du bon et du moins bon, voire du mauvais dans certains cas.
Je pense que certains coachs flammes jumelles sont sûrement très bons. Mais certains consultants viennent me voir parce que leur parcours Flammes jumelles a été contre-thérapeutique.
Ainsi, par cet article, je veux simplement aider certaines personnes à prendre du recul sur leur “parcours”, pour voir s’il leur paraît sain ou non. Peut-être l’est-il et, dans ce cas là, tant mieux !
Observez ce qu’il se passe en vous et autour de vous. Est-ce que la situation vous semble saine ? Le coaching effectué vous parait-il bénéfique ? Avez-vous ressenti un mieux-être depuis ? Culpabilisez-vous ou vous fait-on culpabiliser ? Avez-vous l’impression d’être perdue? Avez-vous l’impression de nourrir une attente qui vous tue à petit feu ?
Vous avez votre libre-arbitre et pouvez décider de ce qui est le mieux pour vous !
Je viens de lire ton article sur les flammes jumelles.
Je suis d’accord avec toi, chaque parcours est différent et il y a du bon et du moins bon dans ce que l’on peut lire.
J’ai pu m’apercevoir personnellement qu’on en vient à excuser beaucoup de choses sous prétexte du lien et beaucoup de choses que l’on aurait pas accepté en temps normal, surtout quand on lit les témoignages « c’est normal si c’est compliqué ».
Mais après réflexion, je me suis demandé « quel serait le but à tout cela ? »
Nous pousser dans notre résilience à accepter l’inacceptable ?
Le but est de nous élever et d’évoluer, pas de souffrir non stop (mettant ça bien souvent sur le compte de la résilience).
Le but est de comprendre ce que nous sommes aptes à accepter et poser nos limites en conséquence.
Nos limites évoluent et sont parfois repoussées, mais poser nos limites c’est aussi faire travailler l’acceptation et la résilience de l’autre en effet miroir.
(et la t’es mots que les relations toxiques, personnes battues, etc… ont tout leur sens)
Très souvent ça vient faire aussi travailler notre patience, mais là aussi je pense que cela dépend de notre positionnement : dans l’attente et donc spectateur attendant que les choses se passent ou acteur ?
En fait, on est beaucoup à finir par « s’oublier » au nom du lien.
Même quand on a conscience comme moi que ce lien est certes fort mais qu’il ne faut pas oublier nos individualités.
On travaille sur nous, on évolue, on fait ses projets, mais dans le lien, on s’oublie… acceptant trop de l’autre et repoussant trop nos limites. Quelle place y avons nous ? C’est à nous de nous positionner
On a le droit de dire non quand on souffre trop. On a le droit de dire stop.
Je rejoins tout à fait le point que cela nous fait travailler en profondeur.
Je n’ai jamais autant travaillé sur moi que depuis la connaissance de cette personne (même sans connaître le fait que l’on était FJ et ce que cela impliquait).
Simplement cette rencontre, qui est forte autant dans le positif que dans le négatif, et qui nous pousse à travailler sur nous, pour nous comprendre.
C’est à ce moment là que j’ai débuté mon introspection sans m’en rendre compte, pour comprendre mes réactions et réajuster. Non pas me changer, mais juste retrouver un équilibre face à des réactions excessives.
Merci pour cet article où je te rejoins pleinement après expérimentation.
Ce que je retiens de ce genre de relation c’est qu’elle te permet de te choisir, t’amène à te prioriser et à t’aimer profondément. TOI-MÊME
Rien de plus rien de moins.
Ah si! apprendre à lâcher prise sur ce que tu ne peux pas contrôler et accepter ce qui est, respecter le libre arbitre de la personne dans son choix de vie et continuer à AVANCER
Bref une sacrée expérience de vie 😅😅😅 et encore merci 🙏